La Grand Place, que Paul Duval avait quittée quelques heures plus tôt, était à cet instant de la nuit le théâtre d’une pièce très particulière autant qu’inhabituelle. A deux heures du matin, la place était noire de monde, mais d’un monde particulier... Des centaines de nains de jardin l’avaient envahie, s’y retrouvant pour manifester leur mécontentement, leur désarroi et leur peur.

Ils venaient tous de Flandre. Ils avait marché “sur la Capitale” pour y trouver refuge. Leur voyage avait duré longtemps, plusieurs jours. Ils étaient tous venus à pied, lentement, à leur rythme, car ils ne pouvaient faire que des pas de nains de jardin. (...)

Rejetés par les Wallons parce considérés comme des traîtres expatriés, ils venaient par centaines demander l’asile politique à Bruxelles et le droit de s’installer dans le Bois de la Cambre et les parcs de la Capitale... (extrait) 

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